Les
éoliennes, c’est bon pour la planète : vrai ou
faux ?
Avant
de répondre à cette question, rappelons que rien n’est jamais totalement blanc
ou noir.
Ici
comme en toute chose, il faut voir la totalité de toutes les implications de la
mise sur pied d’une production d’électricité éolienne dans la situation qui lui
est propre.
La
réponse à cette question ne pourra se faire qu’au cas par cas (pays par pays,
région par région).
Qu’en
est-il en Wallonie ?
SOMMAIRE :
1 Production éolienne.
2 Composition de l’éolienne.
3 Destruction, appauvrissement du biotope local.
4 Nuisances
pour les riverains.
5 Pourquoi
6 Les pistes
concernant réellement les économies de CO2 ne sont pas épuisées.
7 Qui accorde
les permis ?
8 La certitude
du démantèlement est un leurre.
1
Production éolienne :
Elle produit non pas à la demande mais seulement
quand il y a du vent.
Dans
le cas particulier de notre territoire Wallon, ce vent sera au rendez-vous pour
donner, en moyenne sur un an, une production
inférieure à 20% des possibilités maximales de l’éolienne. Sommairement,
c’est comme si les éoliennes en étaient
réduites par la nature elle-même à ne jamais dépasser 20% de leur
capacité de production d’électricité.
Ce
pourcentage est appelé taux de charge. En mer il peut dépasser 30%.
Une
éolienne qui tourne, ne veut pas dire qu’elle produit. C’est seulement qu’il y
a assez de vent pour la faire tourner. Il
est bon qu’elle tourne pour son image de marque et aussi parce qu’en cas
d’arrêt, suivant les modèles, il faut injecter de l’électricité pour la faire
redémarrer.
L’énergie
électrique n’est pas stockable et doit être produite au moment où elle est consommée
L’intermittence
structurelle du vent oblige donc à coupler les éoliennes avec des centrales
back up très souples capables de pouvoir très rapidement monter en puissance
pour palier aux retombées du vent et pouvant être également ralenties
rapidement.
En
Belgique, jusqu’à nos jours, les centrales les plus adaptées comme centrales
back-up sont les centrales TGV (Turbine-Gaz-Vapeur) qui ont besoin quand même
de 5 à 8 heures de préchauffe pour être prête à produire.
Il
faut donc les maintenir chaudes même si elles ne produisent pas pour pouvoir
démarrer la production dès la chute du vent. Il faut aussi les faire monter et
descendre de puissance pour adapter constamment leur production aux variations
de vent.
Ce faisant, elle consomme autant, voire plus, que
si elle avait produit seule les 100% à régime économique constant, un peu comme
votre voiture roulant sur autoroute ou dans une ville encombrée.
Il
est donc plus que difficile d’évaluer le gain de combustible fossile donc le
gain de CO2 apporté par les éoliennes.
D’autre
part il faut savoir qu’à régime constant ces centrales TGV ont un rendement
très intéressant : 55 à 57 %. Pourtant actuellement les producteurs
d’électricité sont malgré tout tentés de leur préférer des centrales TCO
(Turbine en cycle ouvert) tout simplement parce qu’ils peuvent vendre cette
électricité plus cher. En effet le temps de réaction de ces centrales est plus
court et s’adapte donc mieux aux variations de l’éolien et au renouvelable
intermittent.
Le
problème c’est que le rendement de ces centrales chute. Il n’est de l’ordre que
de 25 à 35% !
Dès
lors, où est le gain de combustible et donc de CO2 ce qui était
quand même le but initial ?
Plus
l’électricité est disponible rapidement sur demande, plus elle est payée cher
par les gestionnaires du réseau. Le prix de l’électricité éolienne est le plus
bas car produite de façon aléatoire. Mais les producteurs se rattrapent sur les
certificats verts qui leur sont octroyés. La loi imposant aussi aux réseaux
d’acheter en priorité l’énergie éolienne même aux moments où on n’en a pas
besoin et où cette énergie est perdue.
Quels
sont les facteurs qui peuvent rendre l’éolien apte à réaliser des économies de
combustible donc de CO2 :
-
Le
foisonnement : plusieurs régimes de vent
-
La constance
du vent plus que sa force
-
Les centrales
back up utilisant de l’énergie renouvelable et non polluante comme les
centrales hydro-électriques.
Certaines
de ces conditions se rencontrent notamment au Danemark (presqu’île
qui profite des vents très forts de la mer Baltique) ainsi que de la mer du
Nord :
-
Le Danemark peut s’appuyer sur les centrales hydroélectriques de
-
Les vents au Danemark sont plus forts qu’en Wallonie. Il suffit de regarder la
carte des vents de l’Europe (entre 4 et 4,5 m/s pour
Or
la production d’électricité éolienne dépend du cube de la vitesse du vent. Une
même éolienne produira donc au Danemark 4 fois plus qu’en Wallonie.
-
La population du Danemark est la moitié celle de
Et
malgré ces excellentes conditions le Danemark ne dépasse pas 20 % d’énergie d’origine
éolienne et a dû prendre des mesures supplémentaires pour limiter ses gaz à
effet de serre.
Et
il est à remarquer qu’actuellement le Danemark a décidé de ne plus placer
d’éoliennes on-shore (à l’intérieur des terres).
Malheureusement
nous ne pouvons en Wallonie compter sur aucun de ces facteurs.
Nous
n’avons qu’un seul régime de vent pas vraiment performant (venant du centre de
Nous
n’avons que très peu de possibilité de centrales hydroélectriques (la seule
digne de ce nom est la centrale de Coo déjà saturée).
Il
existe bien des projets de renforcement et d’extension du maillage du réseau
électrique qui permettrait d’échanger l’électricité surnuméraire ou en manque.
Outre
les gros travaux et un coût plus qu’élevé, on ne peut attendre non plus des
miracles de cette solution, les échanges devant se faire sur des distances
raisonnables.
En
outre la gestion en sera délicate (beaucoup d’électronique) et fragilisera le
réseau.
En résumé : l’éolien impose un double moyen de production puisqu’il doit
être impérativement couplé à une centrale back up (pour 100% d’éolien, on aura besoin de 96% de
back up).
De
plus, il n’existe aucune preuve qu’en
Wallonie l’installation de parcs
éoliens à grande échelle soit
générateur d’économie de CO2.
Tout
simplement parce qu’en Wallonie, le vent n’est ni suffisamment fort ni
suffisamment constant. Un taux de charge de 17,4% (taux de charge moyen en
2010), ce n’est pas assez. Pour gagner d’un côté 17,4%, quel surcroit de
combustible a-t-il été employé?
Il
est déplorable qu’à des questions parlementaires plusieurs fois répétées, le
ministre en charge de la fonction se borne à donner les valeurs théoriques de
gain de CO2, correspondant à l’électricité éolienne produite, en
arguant que l’apport de l’éolien est en fait comme si il y avait un peu plus ou un peu moins de demande, mais
ceci ne correspond pas à la réalité : la variation de production,
imprévisible, est sans commune mesure avec la variation de consommation,
prévisible.
Cette étude demandée avec
insistance et non obtenue vient d’être effectuée en Irlande.
Depuis novembre 2010, des mesures de la production
d’électricité, de la production d’électricité venant des éoliennes et des
émissions de CO2 sont effectuées de quart d’heure en quart d’heure.
Les résultats sont publiés en temps réel par l’opérateur de réseau irlandais
(équivalent d’ELIA en Belgique).
Vous pouvez les consulter sur le site internet : www.eirgrid.com
Le constat est sans appel.
La production de CO2 augmente avec la production des éoliennes, lorsque les centrales back up utilisées sont les centrales thermiques,
ce qui est le cas en Wallonie.
Or
quand on sait que le potentiel venteux de l’Irlande est très nettement
supérieur à
Nous
développons donc à grand frais (pour le seul bénéfice des promoteurs) un second
moyen de production, tout à fait inutile, en plus d’être dommageable comme nous
le verrons plus loin pour l’écologie locale.
C’est
vous contribuables qui payez ce double moyen de production ainsi que les
certificats verts, ces incitants financiers promis aux promoteurs, sans aucune
certitude d’un impact sur la consommation de combustible donc la réduction du
CO2 en Wallonie.
Une
augmentation de 2,65% par an
de la taxe pour énergie verte est prévue sur votre facture.
Un
calcul montre en 2020 en moyenne une augmentation de 644 € par ménage : la
taxe énergie verte (600 €) + l’adaptation du réseau électrique (44 €).
2
COMPOSITION DE L’ÉOLIENNE
Une éolienne de 3 MW
c’est aussi: 4,5 million d’euro (180.000.000 de francs Belge)
Béton
(fondation) 1300
tonnes (50 camions)
Une excavation de
Armature
acier (fondation) 58 tonnes
Acier
mât 160
tonnes Total
de l’acier 218 tonnes
Matériel
(nacelle + rotor) 110
tonnes
Fibre
de Carbone (non recyclable)
30 tonnes
A propos du recyclage :
L’acier contenu dans les fondations ne sera pas non plus recyclé car à part une
petite couche de surface le reste du béton sera laissé dans le sol (trop
coûteux et inintéressant à recycler).
La fabrication des aimants permanents demande
Les
« terres rares » (voir définition Wikipédia) sont en fait des métaux
extraits à 95% en Chine (Mongolie intérieure et plateau tibétain entre autres),
avec les conditions de travail des ouvriers que l’on vous laisse deviner et de
très sérieux problèmes environnementaux (notamment pollution des eaux).
Voir
à ce sujet les sites :
http://epaw.org/documents.php?lang=fr&article=re1
http://www.eco-info.org/spip.php?article172
« L’activité
minière pour extraire des terres rares de type ion nécessite l’utilisation de
grandes quantités de sulfate d’ammonium et d’acide oxalique. Pour produire une
tonne d’oxydes de terres rares, il est nécessaire d’employer de 6 à 7 tonnes de
sulfate d’ammonium et de 1,2 à 1,5 tonnes d’acide oxalique. Les boues générées
par les déchets de cette activité minière absorbant une part importante de ces
solutions d’extraction, des eaux acides suintent constamment des sites de
stockage des déchets. »
Le sulfate d’ammonium étant obtenu avec de l’ammoniac
et de l’acide sulfurique, de quoi faire
sérieusement perdre l’image « propre » des éoliennes.
Imaginez
les tonnages, les coûts monétaires et environnementaux si on prévoyait d’en
placer 1.000 comme espéré par la région wallonne d’ici 2020.
4.500 millions d’euros.
1.300.000
tonnes de béton
58.000
tonnes d’acier armature fondation
160.000
tonnes acier mât Soit un total de 218.000 tonnes d’acier
110.000
tonnes de matériel divers (nacelle + rotor)
30.000
tonnes fibre de carbone (non recyclable)
500
tonnes de terres rares
450
millions d’euros en certificats verts chaque année que nous payerons via notre
facture d’électricité.
Tout cela pour
l’équivalent de la production d’une seule centrale TGV moyenne.
3 Destruction, appauvrissement du biotope
local
Si
vous n’avez jamais vu un site en construction regardez les photos en cliquant
sur « Aspects environnementaux – Destruction des sols ».
Bien
sûr, l’herbe va repousser sur les étendues damées et encailloutées qui ont été
nécessaires pour le passage et l’érection de l’éolienne (camions, convois
exceptionnels, grues), mais cela n’en comporte pas moins un appauvrissement du
biotope initial.
Oui
les petits lapins vont revenir, mais qu’en est-il des espèces plus sensibles,
donc plus rares et plus intéressantes ?
Les
oiseaux dits « planeurs » comme les rapaces et les grands échassiers
se font surprendre par les pales en mouvement atteignant
Les
chauves-souris meurent par barotraumatisme (hémorragie interne due à une baisse
brutale de la pression de l’air à l’approche des pales en mouvement).
Les
espèces plus sensibles désertent l’endroit. Un animal sans territoire est un
animal mort. Soit il disparaitra, soit il s’appropriera le territoire d’un
autre, mettant celui-ci en danger.
On
a vu à Bourcy, en Belgique un groupe
d’oiseaux migrateurs complètement désorientées par le parc éolien.
Pour
la biodiversité locale ou en migration, l’éolien représente un danger. N’osons
pas imaginer l’impact écologique de 1.000 mâts et plus sur notre territoire
wallon de 16.800km².
Il
y a même des projets d’abattage de bois pour favoriser le parc éolien (à
Fauvillers notamment) !
4 Nuisances
pour les riverains.
Elles
ne peuvent être évaluées qu’au cas par cas.
Succinctement :
-Si
le bruit de l’éolienne ne s’apparente pas à celui du marteau-piqueur, et qu’il
est en général peu perceptible la journée, souvent couvert par les autres
bruits ambiants, personne ne peut contester que le ronronnement sourd des
éoliennes a déjà fait passer plus d’une nuit blanche aux riverains lorsque le
vent est suffisamment fort et mal dirigés pour eux. Le type de machine, le
relief du terrain, l’orientation de la maison, les conditions météorologiques,
tout cela influence les bruits perçus. Voir
sur le site la rubrique « Pour en savoir plus -Aspect Santé –
Nuisances sonores et infrasonores ».
-L’effet
des sons à très basse fréquence n’a été ni mesuré, ni étudié. En effet, c’est
la première fois qu’une machine en délivre suffisamment pour avoir un effet
significatif.
Et
pourtant aucune mesure de précaution n’est prise. Aucune volonté d’entreprendre
une étude.
Ce
fait est nié, malgré certaines plaintes de riverains. Pour information c’est un
phénomène similaire aux infrasons qui est responsable du mal des transports.
La
sensibilité dépend très fort d’un sujet à l’autre.
-
Les effets stroboscopiques peuvent aussi être extrêmement dérangeants.
-Toute
la région riveraine est touchée par une dévaluation notable de leurs biens
immobiliers.
Au
Danemark pour reprendre cet exemple, un organisme d’état est chargé de calculer
cette dévaluation et les riverains sont dédommagés. Quelle différence
d’attitude avec une région wallonne qui devant l’impossibilité de sortir un
cadre de référence correct s’apprête à sortir un décret où même le propriétaire
des terrains concernés n’aura pas la possibilité de refuser, sans expropriation
mais aussi sans possibilité d’un dédommagement convenable.
Mais
me direz-vous, une étude d’incidence
à été prévue par le législateur. On ne place pas m’importe quoi, n’importe où.
Savez-vous
que cette étude est commandée et payée par le promoteur ? Ce qui laisse peu de place pour l’impartialité et a comme conséquence que toutes les sociétés qui faisaient
correctement ce travail ont progressivement été écartées. Un bureau d’étude
(favorable aux promoteurs) réalise aujourd’hui presqu’à lui seul toutes les
études d’incidence.
Ces études sont tellement bâclées que ce bureau
à déjà fait par deux fois l’objet d’une demande de récusation à la région
wallonne, mais sans suite (pour
preuve, les 14 pages du réquisitoire peuvent vous être envoyées).
5 Pourquoi
Un
exemple parmi d’autres : la société Green Wind S.A. basée à Wavre dont les
5 administrateurs sont tous Espagnols a engrangé pour l’année 2009 un chiffre
d’affaire en région wallonne (elle n’est pas active en Flandre) de 8.188.798
euros provenant de la vente d’électricité pour 2.572.258 euros et de la vente de certificats verts pour 5.616.540. (nombre
de travailleurs inscrits au registre du personnel : 1 pour un équivalent
de 0,8 temps plein !)
C’est
bien là la réponse : l’argent récolté via les certificats verts. Seul cela
intéresse les promoteurs
Nous
avons fait un rapide calcul du rapport financier d’une éolienne industrielle
pour son promoteur.
Une machine de 3 MW va
rapporter en un an à son exploitant, rien qu’en certificats verts :
3 (puissance nominale) x
0.174 (taux moyen de charge de l’éolien
on-shore en Wallonie) x 8760 (nombre d’heures sur un an) x 91 (prix Certificat
Vert) = 416.117 €
Soit avec un parc de 6
éoliennes : 416.117 euros x 6 =
2.496.705 euros par an (pendant 15ans, cela donne un rapport de
37.450.576 euros (+/- 37,5 millions d’euros) pour un seul parc de 6).
A cela s’ajoute la vente
de l’électricité produite. Même quand les besoins sont déjà couverts par les
centrales de base, les gestionnaires de réseaux ont l’obligation de racheter
cette électricité en priorité.
Les
intérêts financiers du lobby éolien sont donc énormes et ils font tout pour
faire de l’éolienne le symbole de l’énergie propre et renouvelable. On voit de
petites éoliennes partout, symbolisant l’écologie et le politiquement correct.
L’idée
« vent = énergie gratuite, renouvelable et non polluante » est si
séduisante pour les personnes sans connaissances scientifiques appropriées. Les
contraintes techniques qui doivent transformer ce vent en électricité dans les
maisons ne sont pas connues du grand public.
6 Les pistes concernant réellement les
économies de CO2 ne sont pas épuisées :
- L’isolation des bâtiments y compris
publics et les logements sociaux devrait être une priorité.
- Les transports en commun sont
complètement délaissés et rien ne donne l’envie de les prendre.
- La biomasse, atout de
Il est nécessaire de trouver des moyens de productions renouvelables qui
ne soient pas intermittents pour que leur impact écologique soit bien
réel.
- La
cogénération existe déjà pour de grandes entreprises, il vient d’apparaître
sur le marché belge des chaudières micro-cogénération pour le particulier pour
les chaudières au gaz. Mais uniquement pour les chaudières au gaz (alors
qu’elles existent en réalité pour les autres types de chaudières (mazout et
bois). Pourquoi ?
- La géothermie : pour les nouvelles constructions,
-……A
nous d’être créatif…. et économe…...
Tout
cela de plus créera des emplois, ce qui n’est pas le cas avec les parcs éoliens
(du moins ce ne sont pas des emplois belges).
Nollet et Henry parlent de compensation d’emploi. Il n’y a pas d’emplois
fixes liés aux éoliennes. Les seuls emplois sont ceux liés à sa fabrication et
sa construction. Pour la construction, nous n’aurons au mieux que quelques
petites sous-traitances qui peuvent encore se révéler dangereuses pour nos
entreprises, n’ayant pas les pouvoirs de décisions ultérieurs.
Avec les énormes montants (1.000 mâts de 3MW représenterait par an
416.117.000 euros en certificats verts) concentrés dans les mains les
promoteurs éoliens, n’y aurait-il pas moyen de faire beaucoup plus pour
l’écologie ? Malheureusement
aussi un grand nombre de projet d’éoliennes citoyennes sont en fait des projets
de promoteurs déguisés (ce ne sont pas des projets initiés par des locaux
responsables de leur éolienne). Les citoyens remplacent simplement la banque et
sont remboursés pendant 10 seulement, alors que le promoteur empochera la
totalité des certificats verts le 5 années suivantes. Le cynisme est même
poussé jusqu’à dire aux potentiels coopérateurs que de toute façon, ils ne
risquent rien, il n’y aura pas de projet près de chez eux !
7 Qui accorde les permis ?
Savez-vous
que le ministre Henri vient d’accorder coup sur coup 5 permis (Boneffe,
Fernelmont, Tinlot, Chastre et Leuze) alors qu’aussi bien son administration,
les fonctionnaires délégués, la commission wallonne du développement durable,
le département Nature et forêts de Natagora, les communes et les associations
de riverains y étaient unanimement opposés.
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110901_00038815
Un
exemple parmi les autres : Le projet de
5
kms plus loin un autre projet est toujours en cours de procédure. L’étude d’incidence
a duré 2 ans, mais pas le moindre anémomètre (pour effectuer les mesures de
vent) n’a été placé.
Le
cadre de référence (non contraignant) qui est censé encadrer les installations
de parcs éoliens date de 2002 alors que les éoliennes avaient à l’époque une
puissance maximum de 0,8MW. Actuellement les éoliennes ont une puissance de +/-
3MW (à l’exception d’Estinnes : 7 MW).
Nous
attendons depuis des années un nouveau cadre de référence promis de mois en
mois, mais qui ne vient pas. Et pour cause le gouvernement wallon est coincé.
S’il sort un cadre de référence correct, il deviendra difficile de pouvoir
placer des parcs éoliens.
Ils
sont donc en train de préparer un décret qui remplacerait le cadre de référence
où les éoliennes seraient en quelque sorte déclarées d’utilité publique et
personne ne pourrait contester leur placement, même pas le propriétaire du
terrain. Il n’y aurait pas d’expropriation (les promoteurs ne seraient même
plus obligés de donner un dédommagement correct).
Cette
implantation massive de 1.000 éoliennes assure notre ministre, donnerait de
l’électricité à plus de 1.000.000 ménages wallons, voilà une façon plus que
tendancieuse de présenter les choses.
IL
n’y a pas que les ménages wallons qui consomment mais aussi les industries, les
hôpitaux, les transports (chemin de fer), la fonction publique…. Les 4.500GWh
annoncé pour 2020 sont en réalité moins d’un dixième du besoin énergétique
wallon. Et encore 1.000 éoliennes c’est une production de +/-3.800GWh et non
4.500GWh.
Le «nombre de ménages desservis» est une
notion qui revient très souvent. Elle devrait en principe permettre d’apprécier
la production d’un parc éolien avec plus de facilité. Une production exprimée
en MWh ne «parle» en effet que très peu aux non spécialistes. Or, cette notion
de «ménages desservis», qui se veut parlante, est fallacieuse. Elle ne devrait en principe pas être utilisée
lorsqu’on parle d’une source de production qui n’est pas permanente.
Un ménage wallon ne reçoit
jamais uniquement de l’électricité venant des centrales éoliennes. Ils auraient
de l’électricité 1/6 du temps. Même si vous êtes affilié à un distributeur vert
(vous recevrez exactement le même mix que tout le monde)
8 La certitude du démantèlement est un
leurre.
A
l’exception des grosses sociétés ayant pignon sur rue depuis longtemps,
nombreux sont les petits promoteurs qui
n’hésiteront pas à se mettre en faillite au moment de répondre à leurs
obligations.
Les
parcs sont souvent revendus plusieurs fois dans leur vie et les responsabilités
se perdent.
Exemple en France de parc
à l’abandon :
http://www.facebook.com/note.php?note_id=317271278868
Il
est possible (sans certitude, n’ayant pas trouvé de source fiable) toutefois
que ce parc soit actuellement en phase de démontage.
CONCLUSION
Nous ne sommes pas contre
l’éolien. Il a sa place.
Le problème vient que
l’éolien produit une énergie intermittente et qu’il n’est dés lors rentable
écologiquement que sous certaines conditions.
Il
doit être inséré dans un mix énergétique étudié qui permet réellement une
économie d’énergie, le respect du biotope naturel et des riverains.
Or
à cause de l’attrait des certificats verts propres à l’éolien, le développement
de l’énergie éolienne est favorisé par les promoteurs (car bien plus rentable)
et donc hypertrophié par rapport aux autres sources d’énergies renouvelables
alors que l’éolien a le lourd handicap d’être aléatoire.
Si
il n’y a aucune garantie d’un effet positif effectif pour la réduction de CO2,
aucun bilan sérieux n’étant fait, au niveau local en zone rurale
l’établissement d’un parc éolien est même nettement au détriment des espèces
plus sensibles et donc plus rares, ainsi que pour les oiseaux dits
« planeurs » (les rapaces entre autres). Ceci en plus des
destructions accompagnant la construction du chantier.
L’implantation de grosses éoliennes nécessite d’importants travaux
d’aménagement pour accéder au site (voie d’accès pour engins gros porteur (donc
élargissement des petits chemins de campagne avec destruction de leurs talus
boisés), grues pour mettre en place les éoliennes, arrachage de haies au
besoin…).
En
l’absence de connaissance de l’impact positif réel de l’éolien on-shore, cela
vaut-il la peine de sacrifier nos campagnes en Wallonie (même les sites Natura
2000 ne sont pas épargnés)
Nos
dirigeants n’ont-ils pas énoncé leur volonté de sauver notre biodiversité et
signé la convention de Florence pour la préservation des paysages ?
Il
est étonnant de constater que sur le site de la région wallonne consacré aux
éoliennes, toutes les photos sont des photos d’éoliennes dans des sites
industriels. La réalité est toute autre.
C’est à vous en définitive
de faire votre opinion.
Mais
en connaissance de cause. Renseignez-vous. Soyez sûr de vos sources. Les
données vraies qui permettraient un jugement correct ne sont pas facilement
disponibles. Beaucoup de données de site pro-éolien sont orientées.